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Création de réactifs

Création de l’encre ferro-gallique

Qu’est ce que l’encre ferro-gallique :   

Cette encre médiévale s’appelle une encre ferro-gallique, cela est du aux sels métalliques (sulfate de fer) qui entrent dans sa composition. Il est nécessaire de manipuler ces sels métalliques avec précautions en mettant des gants, car ils sont irritant pour la peau. La plupart des ingrédients nécessaire à la fabrication de l’encre métallo-gallique sont trouvables chez un droguiste.

Les Egyptiens connaissaient déjà la réaction des sels de fer sur les extraits de galles. Mais il faut attendre le moyen-âge pour que l'encre ferro gallique se répande en Europe, au point de devenir le véhicule de toutes les écritures durant huit cents ans. Elle est appréciée pour sa facilité de fabrication et sa stabilité. On possède des manuscrits vieux de dix siècles écrits avec cette encre : elle n'a rien perdu de sa noirceur.
Jusque vers 1850 c'est l'encre unique que l'on utilise en France. Les dessinateurs, en particulier, s'en servent pour le trait et pour le lavis, en concurrence avec le bistre, la sépia et plus tard l'encre de chine (beaucoup plus visqueuse). Indélébile, très fluide, elle est appréciée pour les écritures officielles : c'est
« l'encre de l'état civil » du XIX° siècle. Le résidu de la filtration forme une boue noire qui servait au marquage des emballages militaires et des tonneaux. En 1974 elle était encore utilisée en Allemagne pour certaines écritures administratives.

Ingrédients
  • 1 unité de noix de galle / d’acide tannique
  • 1 unité de gomme arabique
  • 1 unité de sulfate de fer
  • 48 cl d’eau de pluie ou d’eau distillée
Matériel nécessaire à la manipulation :
  • Balance
  • Mortier et pilon
  • Bécher
  • Plaque chauffante
Protocole : 

Il faut commencer par piller les noix de galle en petits morceaux, puis mettre ces morceaux dans une casserole avec l’eau de pluie.

Mettre ensuite ce mélange à bouillir, jusqu’à ce que la quantité d’eau soit réduite de moitié.

Ensuite après avoir laisser refroidir, il faut filtrer le mélange à travers un linge, puis le remettre sur le feu.

Une fois que le mélange recommence à bouillir, mettre la gomme arabique pilée et attendre qu’elle se dissolve en mélangeant.

Il faut ensuite ajouter sulfate de fer, et remuer quelques secondes.

Enfin, il faut retirer le mélange du feu et bien le mélanger pour que tout les ingrédients soit bien dissous.

Laisser ensuite l’encre à l’air libre dans la casserole pendant une nuit, ce qui la rendra plus brillante et plus noire .

Le lendemain, il faudra filtrer l’encre dans un morceau de tissus, puis la mettre dans un flacon ou une bouteille hermétique.

L’encre est maintenant prête à être utilisée !

La chimie derrière la création de l’encre ferro-gallique

Les encres ferro-galliques sont des préparations élaborées, comportant bien entendu du fer, mais aussi des tanins, ces substances organiques que l’on trouve dans de très nombreux végétaux : pépins de raisins ou écorces de chêne ; on les retrouve typiquement dans le vin, mais aussi le thé. Un exemple de précurseur de tanin bien connu est l’acide gallique, un dérivé du phénol présent dans la noix de galle, d’où le nom « ferro-gallique » donné à l’encre.
La recette générale des encres ferro-galliques est la suivante  : on prend de l’extrait de noix de galle, ce qui revient à en récupérer l’acide gallique  et on le mélange avec du sulfate de fer. On obtient un précipité noir qui peut alors être utilisé comme encre. Que se passe-t-il chimiquement? Il se produit en fait une réaction entre l’acide gallique et les ions Fe2+ du sulfate de fer, qui, en présence de l’oxygène ambiant, conduisent à une oxydation de Fe2+ en ions Fe3+, avec la formation d’un complexe dit binucléaire.
Déjà connue dans l’Antiquité et très répandue au Moyen Âge, cette recette s’est affinée au cours du temps par l’ajout d’un « liant » tel que la gomme arabique, dont le rôle est d’ajuster la viscosité de l’encre et faciliter l’écriture.